Publié le : 06 juillet 20202 mins de lecture

La gestion des titres de presse invendus oppose toujours libraires et le groupe AMP. Statuant en référé, le tribunal de première instance de Bruxelles vient de donner raison aux Agences et Messageries de la presse.

Un flashback s’impose. Depuis l’automne 2009, un nouveau système de gestion, automatisé, des invendus a été mis en place. Chaque jour ouvrable, le groupe AMP dépose chez les diffuseurs (les libraires et autres points de vente) un stock de publications qu’il leur facture, établissant ensuite une note de crédit pour les exemplaires restitués. Le nouveau système de comptage, basé sur la reconnaissance visuelle, vient remplacer le précédent système de gestion manuelle. D’où une augmentation importante des plaintes, les deux parties s’accusant mutuellement d’être susceptibles de manipuler le nombre d’exemplaires restitués. Il s’en est suivi une citation en référé devant le tribunal de première instance de Bruxelles.
Le président du tribunal vient de statuer en faveur d’AMP. Dans sa décision, il constate « que l’on ne peut pas faire grief à AMP d’avoir cherché à mettre en place un système de contrôle plus performant », ajoutant que les plaignants, constitués de Prodipresse (professionnels de la diffusion de la presse), VFP (Vlaamse Federatie van persverkopers) et neuf librairies, « n’ont pas démontré la réalité du préjudice financier qu’ils soutiennent subir suite à l’introduction du nouveau un système. » Le groupe AMP est dès lors autorisé à poursuivre la gestion automatisée.
Prodipresse indique « regretter cette décision qui va avoir pour conséquence de voir la trésorerie de nombre de diffuseurs plonger un peu plus semaine après semaine. » Estimant « les libraires dans l’impasse », l’organisation professionnelle dénonce en outre le fait que, le juge des référés n’ayant pas traité du fond, la décision n’entérine en rien l’infaillibilité du process. À suivre, assurément…