Publié le : 06 juillet 20203 mins de lecture

L’absence de moyen de locomotion peut constituer un frein à la recherche d’emploi. Pour lever cet obstacle, l’ASBL namuroise Vis-à-vis a lancé un programme « Mobil’Coach » et mis un parc de scooters à disposition des demandeurs d’emploi.

Active depuis plus de vingt ans dans le secteur social, l’association Vis-à-vis a toujours cherché à développer des programmes d’aide, d’accompagnement et de formation pour les publics fragilisés. Notamment en participant aux appels d’offres du Fonds social européen (FSE). « Ce qui nous permet de créer des partenariats », souligne la directrice de Vis-à-vis, Béatrice Taton.
« Mobil’Coach » s’inscrit totalement dans cet esprit. Soutenu par le FSE pour la période 2009-2010, ce projet se décline en deux activités principales dont l’objectif est d’augmenter l’employabilité des personnes éloignées du travail en levant des freins liés à la mobilité. « Lorsque nous parlons, notamment, avec les opérateurs de formation, le problème de la mobilité des personnes en recherche d’emploi est souvent cité », poursuit Béatrice Taton. Un constat également posé dans différentes études. Et d’avancer que 45 % des demandeurs d’emploi en Wallonie ne possèdent pas de véhicule et sont freinés dans leur insertion professionnelle pour des raisons de mobilité.
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Un démarrage un peu lent

Pour remédier au problème, l’ASBL a donc mis en place deux actions précises. La première est une formation, une sorte de « coaching à la mobilité ». « Durant cette formation, on aborde aussi bien la remobilisation des capacités de déplacement de la personne, tant au niveau de la marche que de la lecture d’un itinéraire de bus, que la représentation sociale du déplacement, explique-t-elle. C’est aussi une préparation au passage du permis théorique pour la voiture ou le scooter. »
L’autre action développée est la mise en place d’un petit parc de scooters – cinq actuellement – mis à la disposition des personnes en démarche d’emploi. Une solution que l’on commence à proposer dans d’autres endroits en Wallonie.
« Avec le retour des beaux jours, nous commençons à avoir des demandes mais il est vrai que le démarrage a été un peu lent, note Béatrice Taton. L’une des raisons est que le demandeur d’emploi fragilisé n’a pas envie d’être un précurseur d’un comportement social mais d’être comme tout le monde. » Et cette image du « travailleur classique » colle encore à celle de la voiture. Pas encore à celle des modes de déplacement alternatifs. Malgré ce petit bémol, le but de l’ASBL est bien de pérenniser cette proposition au-delà de 2010. « Nous allons essayer de trouver d’autres subsides mais aussi d’autres collaborations, notamment du côté des employeurs. »
Quel genre de collaboration ? « Certains employeurs ont du mal à recruter des ouvriers qualifiés, explique-t-elle. Si un employeur trouve la bonne personne mais qu’elle n’a pas de moyen de locomotion, il peut aussi nous l’envoyer. » Et de conclure : « Nous sommes ouverts à un dialogue plus global sur la mobilité. Mais aussi aux propositions. »