Publié le : 06 juillet 20203 mins de lecture

L’emploi est la clé de la sortie de crise. C’est pourquoi le gouvernement fédéral a non seulement prolongé les mesures prises en urgence, mais réduit le coût de l’embauche, en particulier des jeunes peu qualifiés.

La ministre de l’Emploi, Joëlle Milquet (CDH), a obtenu des moyens supplémentaires lors du conclave budgétaire pour 2010 et 2011. Comme le demandaient avec insistance les employeurs, les mesures anti-crise pour limiter les licenciements, qui se terminaient au 31 décembre, sont prolongées jusqu’au 30 juin. Il s’agit en particulier de la possibilité de chômage économique pour les employés. Un budget de 85 millions est prévu. La ministre souhaite remettre les partenaires sociaux autour de la table pour une prolongation « intelligente ». Moins de 1.000 PME ont à ce jour demandé à pouvoir utiliser ces mesures, ce qui pose la question de leur accessibilité.

Par ailleurs, en 2010 et 2011, 73 millions d’euros seront consacrés à un « plan d’embauche » en trois points. D’abord, en cas d’embauche d’un jeune de moins de 26 ans, inscrit au chômage depuis au moins six mois et qui possède au maximum un diplôme de l’enseignement secondaire, « l’activation de l’allocation de chômage » sera portée de 350 ou 500 € selon les cas, à 1.000 €. La même mesure s’appliquera aux chômeurs de plus de 45 ans, indemnisés depuis au minimum six mois. Troisième point : en cas d’embauche d’un jeune très peu qualifié de moins de 19 ans, toute cotisation sociale sera supprimée en 2010 et 2011.
Plan de l’article

Bas salaires et formation

Le gouvernement respectera également ses engagements liés à l’accord social interprofessionnel 2009-2010. Le non-versement du précompte professionnel passera progressivement de 0,25 % à 1 % de la masse salariale. Pour les employeurs, l’allègement de la charge pesant sur le travail passera ainsi de 233 millions d’euros en 2009 à 590 millions d’euros en 2010. La réduction des charges pour le travail en équipes et de nuit, ainsi que pour les heures supplémentaires, est maintenue.
La « borne bas salaires », donnant droit à des cotisations patronales réduites, sera portée de 5.870 € par trimestre en 2009 à 6.150 € en 2010 et 6.450 € en 2011. C’est plus que ce qui avait été prévu par les partenaires sociaux (6.000 et 6.300). La différence représente une moindre charge de 42 millions d’euros.
Enfin, le gouvernement a adopté un « plan de soutien à la formation pendant la période de crise en vue de préparer les reconversions, la transition de l’économie et la reprise économique. » Un fonds spécial sera créé, doté de 14 millions d’euros en 2010 et 26 millions en 2011. Ces moyens seront utilisés en concertation avec les Régions et Communautés. Ils serviront notamment à améliorer et harmoniser le statut des stagiaires suivant une formation en alternance. Il y aura également des aides renforcées pour les formations menant à des fonctions en pénurie et des réductions de cotisations patronales pour les tuteurs en entreprise (4,8 millions d’euros dès 2010).