La ministre fédérale de l’égalité des chances, Joelle Milquet (CDH), compte déposer sur la table du gouvernement des mesures concrètes pour renforcer l'accession des femmes aux postes décisionnels.

Parmi ces mesures, on retrouve l'imposition de quotas de femmes dans les conseils d'administration des entreprises publiques autonomes et des entreprises cotées en bourse. Si cette proposition était suivie, cela signifierait que ces conseils devraient compter au moins un tiers de femmes. Avec un délai de sept années pour y arriver. En outre, la ministre souhaite entamer la réflexion sur l'imposition de quotas dans les organes de direction des entreprises publiques autonomes et des administrations publiques, mais aussi des entreprises privées cotées en bourse. Et encourage les fédérations patronales à adopter une charte de "gender mainstreaming", comme l'ont fait les syndicats. Dans l'idée de sensibiliser les ordres de professions libérales à l'amélioration de la diversité de genres en leur sein, Joëlle Milquet, en collaboration avec l'Institut pour l'égalité des femmes et des hommes, a d'ores et déjà envoyé une lettre à l'Ordre des avocats, à celui des architectes, ainsi qu'à celui des médecins, leur demandant de lui "faire part des mesures qu'ils envisagent afin de remédier à l'avenir à cette situation inégalitaire de sous-représentation des femmes dans leurs organes décisionnaires." Pourquoi tout cela ? Parce que la dernière étude de l'Institut pour l'égalité des femmes et des hommes sur "Les femmes au sommet" montre que la gent féminine reste sous-représentée aux places où les décisions sont prises. "En 2008, dans les conseils d'administration des entreprises belges cotées en bourse et des 100 plus grandes entreprises non cotées en bourse, on dénombre moins de 10 % de femmes", peut-on lire dans cette étude. On apprend aussi, par exemple, que du côté des professions libérales, le panorama est plus divers : "Au Conseil de l'Ordre des médecins, il n'y a strictement aucune femme, tandis que chez les architectes et chez les avocats, on dénombre respectivement 19 et 11 % de femmes." Pour la ministre de l'Égalité des chances, une meilleure représentation des femmes à la prise de décision est avant tout une exigence démocratique : un homme sur deux est une femme…