Publié le : 06 juillet 20205 mins de lecture

Poursuivre la lutte anticrise, prendre des décisions responsables pour l’énergie, répondre au défi du vieillissement de la population tout en modernisant la structure étatique et en assainissant les finances. Les priorites du gouvernement fédéral sont définies.

C’est fait. Et dans les temps. Le budget fédéral est bouclé. Les 3,3 milliards manquants ont finalement été trouvés. Et si certaines crispations, notamment autour du nucléaire, ont pu apparaître lors des négociations – avec pour conséquence, quelques exercices de musculation médiatiques de la part de l’un ou l’autre membre du gouvernement –, la déclaration de politique générale s’est faite sereinement. Le style Van Rompuy (CD&V), sans doute.

Le Premier ministre a donné le ton dès les premières lignes de la déclaration : « L’heure n’est pas au spectaculaire. Il faut par contre, jour après jour et avec détermination, progresser dans la bonne direction et maintenir le cap. » Car, a-t-il souligné, si les interventions drastiques et coordonnées des autorités ont porté leurs fruits et ont permis d’éviter l’implosion de notre système financier, la relance n’est que fraîchement éclose. Et ne se traduira pas immédiatement en termes d’emploi. Pour rappel, cette année, la Belgique a enregistré la perte de 35.000 postes de travail. Le chiffre pourrait être de 60.000 emplois perdus en 2010 si rien n’est fait…

Pas question donc, a expliqué Herman Van Rompuy, de mener une opération d’assainissement à l’aveugle. « Bien au contraire : on a refusé de procéder à des augmentations de charges pesant sur l’emploi et, de manière générale, le pouvoir d’achat de la population a été maintenu à niveau. Le revenu réel disponible des ménages continue donc d’augmenter aussi bien en 2010 qu’en 2011. Ainsi, le potentiel de croissance de notre pays n’est pas entravé et l’emploi est stimulé autant que faire se peut. » Plus concrètement, on le sait, les banques et l’industrie nucléaire vont être mises à contribution. La question qui se pose depuis cette annonce est de savoir si les unes ne vont pas tenter de répercuter cette « solidarité » sur les consommateurs et si l’autre voudra bien payer ce qui est prévu.

Au niveau des recettes, l’accent est mis, dit le gouvernement, sur le changement de comportements au bénéfice de l’environnement (voiture de société « écotaxée »…). Quant aux coûts budgétaires du régime de déductibilité des intérêts notionnels, ils seront limités « sans pour autant procéder à une adaptation essentielle de la loi. » Ajoutons à cela que la norme de croissance des soins de santé a été maintenue (4,5 %) et l’on aura une idée globale de ce budget 2010. Un budget qui n’a pas manqué de faire tiquer l’opposition. Pour le chef de groupe SP.A à la Chambre, Bruno Tobback, « le gouvernement ne fait que mettre un doigt pour boucher la digue », a-t-on pu lire dans la Libre. Quant aux Écolos, la prolongation des centrales nucléaires leur reste en travers de la gorge. C.Bt.

Des mesures concrètes pour les indépendants

Une série de mesures ont été prises pour protéger les indépendants touchés par la crise et soutenir l’entrepreneuriat. Petit tour d’horizon.

Tout d’abord, les mesures de crise temporaires dans le statut social des indépendants sont maintenues. Il s’agit, d’une part, du report de paiement des cotisations sociales sans majorations. Et d’autre part, la possibilité, pour les indépendants en difficulté d’avoir, pendant six mois, une indemnité mensuelle équivalant à l’assurance préfaillite. Cette dernière mesure étant prolongée jusqu’au 30 juin 2010 (plus de détails en page 23). Au niveau des pensions, l’accord du gouvernement prévoit d’effacer l’écart qui existe encore entre les minima de pension des indépendants et ceux des salariés, par petits pas. Une augmentation « spéciale indépendants », de l’ordre de 20 € à 25 € par mois, devrait intervenir au 1er août prochain.

Pour les indépendants confrontés à des difficultés familiales, là encore, des améliorations sont en vue. Il est prévu d’octroyer une dispense de cotisations et assimilation d’un trimestre en cas de maladie grave de l’enfant. Des mesures sont annoncées en cas de congé pour donner des soins de fin de vie à un enfant ou à son partenaire. On peut aussi parler de l’amélioration du congé de maternité et de la reprise du congé de maternité, en cas de décès de la mère, par la personne qui s’occupe de l’enfant. Ou encore du prolongement, pendant maximum 24 semaines, du congé de maternité en cas d’hospitalisation du bébé dans la semaine qui suit la naissance.

À noter également, la mise en place d’un système d’entrepreneur remplaçant afin de permettre la continuité de l’activité lorsqu’un indépendant se trouve dans une situation où il ne peut la poursuivre. Et au niveau de l’entrepreneuriat de la seconde chance, la reconnaissance de la bonne foi du failli.